Embolisation : une approche malavisée
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Embolisation des veines dilatées dans les syndromes de compression

Lorsque le retour du sang veineux vers le cœur est perturbé, les veines concernées se dilatent. Une des raisons de cette dilatation peut être la compression d’une veine. Le sang veineux s’accumule alors en face de l’obstruction du flux. À l’intérieur de la veine distendue, une pression sanguine élevée s’établit, ce qui entraîne un ralentissement du flux sanguin devant l’obstacle. Au niveau de l’obstacle lui-même, le flux sanguin est fortement accéléré. La situation est comparable à celle d’un réservoir. Dans le réservoir la rivière stagne, au barrage le courant se précipite fortement accéléré à travers l’obstacle comme dans une cascade.

Dans le cas des syndromes de compression veineuse, une forte accumulation de pression se produit donc du côté de la compression opposé au cœur. La veine se dilate alors comme un réservoir. Cet étirement est très douloureux. Le ralentissement de la circulation sanguine peut devenir si important qu’aucun flux sanguin normal ne peut être maintenu. Cela s’accompagne d’un risque accru de développer des thromboses dans la veine encombrée. À partir de là, les embolies peuvent se propager, généralement sous forme d’embolie pulmonaire, dans certains cas également sous forme d’accident vasculaire cérébral.

Lorsque la pression de congestion atteint un certain niveau, le flux sanguin provenant de la périphérie doit trouver de nouvelles voies de retour vers le cœur. Il commence à circuler dans des veines plus petites, les veines collatérales. Normalement, la veine congestionnée reçoit le sang de ces petites veines. Cependant, en raison de la congestion, la pression dans la veine réceptrice augmente tellement que le sang retourne dans les petites veines. Cela signifie que les organes d’où provient le sang sont maintenant inondés de sang veineux supplémentaire au lieu de se soulager de leur propre sang veineux. Cela provoque de fortes douleurs dans les organes concernés. Dans le bassin, il s’agit généralement de l’ovaire gauche et de l’utérus, souvent aussi du vagin et du rectum, et chez l’homme de la prostate.

Ces organes dits de la ligne médiane absorbent le sang de la veine iliaque encombrée et le drainent vers le côté droit. Pour ce faire, le sang circule en sens inverse de la veine pelvienne gauche, via les veines des organes plus petits, dans les organes médians concernés, en sens inverse à travers ces organes, vers le côté droit de ces organes et de là dans les veines pelviennes droites.

Cette situation est appelée syndrome de congestion pelvienne.

L’examen des patients atteints permet souvent de détecter des veines fortement dilatées dans le bassin, dans la zone périnéale, dans les organes génitaux internes et externes ou dans le rectum (hémorroïdes). La dilatation de la veine ovarienne/testiculaire gauche (Vena ovarica sinistra/Vena spermatica sinistra), qui est associée à des veines grossièrement dilatées dans et autour de l’utérus ou de la prostate, attire particulièrement l’attention.

Comme ces veines sont très douloureuses lors de l’examen des patients, il n’est pas rare qu’il soit recommandé de s’en débarrasser.

Cette recommandation est faite dans l’idée que l’interruption du flux sanguin dans ces veines congestionnées devrait soulager la douleur.

Il est donc conseillé aux patients d’emboliser ces veines au moyen d’un cathéter inséré dans les veines périphériques, généralement dans la région de l’aine. À cette fin, la veine ovarienne gauche, ainsi que de nombreuses veines autour de l’utérus, et la veine ovarienne droite, sont obstruées à l’aide de bobines de fil. Cette procédure est appelée embolisation ou coiling.

Malheureusement, ces mesures n’ont souvent qu’un succès court et limité. Lors de la planification de l’intervention, on ignore souvent complètement pourquoi les veines à emboliser sont dilatées. On prétend, sans autre diagnostic, que les veines sont flasques et que, par conséquent, le sang qu’elles contiennent s’engorge ou reflue.

Dans de nombreux cas, cependant, ces veines sont dilatées parce que le sang ne peut pas les quitter. Il peut le faire devant un obstacle, par exemple l’os sacré ou la colonne vertébrale. Mais d’un autre côté, il se peut qu’une grande quantité de sang ait été détournée d’autres organes vers la veine encombrée, surchargeant ainsi sa capacité de transport. C’est ce que l’on observe régulièrement dans le phénomène dit du “casse-noix” de la veine rénale gauche.

Comme le diagnostic du phénomène du casse-noix est difficile, il est souvent manqué. Il n’est pas rare que le diagnostic soit refusé, même si une recherche spécifique a été faite pour le trouver ! Les méthodes utilisées à cet effet, à savoir la tomographie par ordinateur et l’imagerie par résonance magnétique, ne font que représenter les veines dilatées mais ne disent rien, ou presque, sur la direction du flux sanguin et la pression dans les veines. En outre, il faut une expérience particulière et de nombreuses années d’étude des syndromes de compression vasculaire pour pouvoir détecter le phénomène du casse-noix avec les procédures standard de la radiologie chez chaque patient.

Si l’on ne reconnaît pas que la congestion due à une surcharge volumique est causée par le phénomène du casse-noix ou par une augmentation de la pression due à l’entrave à l’écoulement du sang du bassin, le risque d’embolisation est très élevé.

L’embolisation des veines dilatées aggrave alors régulièrement les symptômes existants. Dans la plupart des cas

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